Hommage à Bernard d'Agesci (1756-1829)

On l’a longtemps appelé M. Bernard, puisque c’était son vrai patronyme, son prénom étant Augustin. Né à Niort en 1756, il a étudié la peinture et la sculpture à Paris, à Rome et à Bologne, de 16 à 33 ans, connu la Révolution française de 1789, le sacre de Napoléon, les règnes de Louis XVIII... Revenu dans sa ville natale en 1792, il y a vécu jusqu’à sa mort en 1829, survenue chez lui, à la Villa Rose.

Peintre de talent, M. Bernard débute sa carrière en exécutant des sujets mythologiques et des portraits qui, pour certains, sont acquis par de riches collectionneurs, dont le Marquis de Véri. Pourquoi revient-il à Niort ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c’est qu’il y est aussitôt chargé de recueillir « les tableaux, statues, vases et tous les autres objets concernant les arts épars dans les communautés, églises supprimées, châteaux et maisons d’émigrés », ces partisans de l’Ancien Régime partis se réfugier à l’étranger. Que vont devenir ces « saisies révolutionnaires » ? Le citoyen Bernard défend la création d’un musée. Le projet se réalisera, mais pas de son vivant.

On fait également appel à lui pour ses compétences de sculpteur et d’architecte : il réalise des fontaines, des bas-reliefs, dessine les plans du Jardin botanique et ceux du théâtre créé dans l’ancien couvent des Carmélites. Il fut aussi un brillant pédagogue. On lui doit la fondation en 1804 de la première école gratuite de dessin. En 1816, il entre au conseil municipal de Niort, où il siège jusqu’à sa mort. Il a alors 73 ans. Il laisse en héritage à sa terre natale l’impulsion qu'il a donnée à une vie culturelle.

L'exposition "Bernard d'Agesci, forgeur d'Histoires à Niort" rassemble environ 80 oeuvres, dont une cinquantaine de Bernard d'Agesci. La plupart font partie des collections du musée. Huit ont été prêtées par l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, anciennement Académie royale de peinture et de sculpture, et deux par un collectionneur du Jura.